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Porcelaine d’Arita, l'art de la table

  • Porcelaine d'Arita : l'art de la table
  • Histoire de la porcelaine d'Arita : réputation mondiale depuis 1616, exportation vers l'Europe et influence sur les céramistes internationaux.
  • Sylvie Amar : designer spécialisée dans l'art de la table et collaboration avec Arita pour une collection inspirée des paysages nippons.
  • Détails des pièces : assiettes en porcelaine blanche translucide, vases à dégustation mystérieux, assiettes dorées évoquant un coucher de soleil.

Le porcelainier japonais, Arita présentait le 20 janvier 2015, dans la chaleureuse bibliothèque du Cercle, située rue Etienne- Marcel à Paris, une collection de 10 assiettes, fruit d’une collaboration entre la designer Sylvie AMAR et 5 artisans du groupe « Product Arita », ainsi que d’autres pièces des arts de la table, réalisées par deux autres designers. L’ensemble de cette collection a été spécifiquement conçu en avant-première pour le Sirha (Le Salon international de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation) qui se déroulera à Lyon du 24 au 28 janvier 2015.

La porcelaine d’Arita

Porcelaine d’Arita, l'art de la table

Arita est une petite localité située sur l’île de Kyushu, au sud du Japon, qui a acquis une réputation mondiale grâce à sa porcelaine, dont l’ existence remonte à 1616, date à laquelle, un artisan potier coréen, Sanpei Lee, découvrit un gisement de kaolin, argile fine, propre à la production de porcelaine blanche.
Dès 1657, la porcelaine d’ Arita, alors connue sous le nom de « céramique d’Imari » (Imari est le nom du port d’expédition) fut exportée grâce à la Compagnie Néerlandaise des Indes occidentales et particulièrement appréciée par toutes les cours aristocratiques européennes. Le style Imari aura aussi une influence sur le choix des décors et des couleurs des céramistes, en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, à Limoges notamment. La consécration aura lieu en 1878 et en 1900 quand des vases en porcelaine d’Arita, concourant à l’Exposition Universelle de Paris, y remportent par deux fois le Grand prix.
Cette incontestable notoriété s’appuie sur un savoir-faire, des techniques de conception et de production que les artisans japonais ont su développer et améliorer avec une expertise de haut niveau, dont l’excellence est parvenue à s’adapter à bien des contrées et à chaque époque, dans esprit d’ouverture et d’échange.

Sylvie Amar, une designer spécialisée dans l’art de la table et la gastronomie

Sylvie Amar, formée à l’ENSCI - Les Ateliers Saint Sabin, récompensée unanimement dans le monde entier pour ses réalisations, assiettes, billots- mortiers, tablettes- cuisine, travaille avec les professionnels de la gastronomie, pour qui elle imagine des objets, dont l’ergonomie et la fonctionnalité ne cèdent rien ni à l’esthétique, ni à la modernité.
A l’occasion du Sirha 2015, elle a collaboré un an durant avec les artisans d’Arita pour réaliser la collection inspirée des paysages nippons, « Sensitive », délicatement sous-titrée « hommage poétique au savoir-faire d’Arita », qui rassemble 10 pièces, destinées aux tables des palaces et des chefs étoilés.
Le résultat est particulièrement réussi.

La matière finement travaillée des assiettes de 29 ou 30 cm, qu’elle a conçues, réalisées avec la virtuosité des porcelainiers japonais, est toute entière dédiée aux sens.
Le blanc intense, immaculé, des larges assiettes, est presque translucide, il capte subtilement la lumière dans des scarifications aériennes : « Interprétation », des brisures de lignes : « Lily Pad », des couronnes de bulles interstellaires : « Comet », des protubérances ovoïdes : « Eclosion », des vagues turbulentes : « Itayama », qui nous surprennent avec émerveillement. On ne peut s’empêcher de caresser chacune d’elles pour en ressentir les subtilités mouvantes. La matière vit sous nos doigts. La curiosité s’aiguise, on retourne l’assiette, surprise ! L’argile fine apparaît dans toute sa douceur, tel un biscuit ( biscuit : porcelaine tendre ou dure, cuite sans émaillage, à haute température) légèrement coloré, à peine rosé. Sylvie Amar nous rassure, ces assiettes sont destinées à la restauration de luxe, elles sont solides !

Les petits vases à dégustation, noirs, argentés, surmontés d’un cratère paisible, réceptacle de tous les délices à venir de chefs prestigieux qui sauront en exploiter le mystère que leur nom « Mystery » suggère à merveille.

Enfin, l’or chatoyant des assiettes plus petites, 23 cm, « Smooth inerty », ou « Inerty Gold" retient le regard. L’évasement, de proportions parfaites, recouvert de la fine et précieuse matière, évoque la splendeur incandescente d’un coucher de soleil où "tout n’est que luxe, calme et volupté". L’imagination s’envole.

Dans la brochure de présentation de « Sensitive », Sylvie Amar, rappelle fort justement que : « au Japon, la matière du contenant transmet aussi la philosophie de celui qui l’a façonnée ». Il est certain que les professionnels de la restauration de luxe ne resteront pas insensibles aux lignes subtiles de ces « contenants », véritables exhausteurs de leurs propres créations, écrins précieux et en même temps épurés, de leur inventivité. D’autant que cette collection, produit d’un heureux mariage entre maîtrise séculaire et design contemporain, s’inscrit admirablement dans une longue tradition japonaise des arts de la table, en héritière tout autant respectueuse et prestigieuse qu’originale.