Le Globe du CERN à Genève rénové pour 40 ans

Le Globe de la science et de l'innovation réouvre ses portes aux spectateurs après une année d'efforts de rénovation et de renforcement pour ce globe énorme qui est aujourd'hui le symbole du Conseil européen pour la recherche nucléaire. Une bonne occasion pour ses créateurs, monsieur Büchi (ingénieur bois) et H. Dessimoz (architecte) de repasser près de la «couronne» de ce symbole du CERN. Il fait plus de 25 mètres de hauteur.

Ce bâtiment est bien connu chez les habitants de Suisse romande. Si vous êtes allés à Neuchâtel pour l'expo 02 vous allez forcément le reconnaître c'était le Palais de l'équilibre. Plus de 2 millions de personnes y sont entré. Plus tard la confédération l'a offert au laboratoire européen pour la physique des particules pour ses cinquante ans et depuis 2004 il est devenu le symbole de l'établissement. Aujourd'hui il s'est donné un rafraîchissement. Selon Hervé Dessimoz, directeur et architecte de la société Groupe H, il s'agissait d'un ouvrage qui avait vocation à attirer l'attention des gens aux principes du développement durable. Ce dont il est plutôt fier avec cette création c'est que c'était pas seulement l'architecture qui est intéressante mais aussi la scénographie.

Ce chantier a permis de décider de mesures d'accompagnement qui vont conserver le bois contre les intempéries, notamment contre l'eau, et en même temps donner l'éclat qu'il avait au début. Nous avons changé l'ensemble des pièces exposées aux intempéries afin de les rendre durables et pour que le pavillon qui est désormais le symbole du Conseil européen pour la recherche nucléaire puisse rayonner à travers le monde durant des décennies. Le Globe est un repère de Genève que nous voyons en atterrissant à l'aéroport à Genève et surtout visible depuis toute la cité de Meyrin. La communauté du CERN ne pense plus au Palais de l'équilibre mais voit le Globe et s'est approprié l'objet.

Thomas Büchi, PDG de Charpente Concept et maitre charpentier, rappelle qu'ils avaient réalisé un film pour raconter l'aventure du développement durable et de ses problématiques. Ce qui est phénoménal c'est que l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire a engagé les travaux pour que cette oeuvre soit dans un état idéal durant les quarante prochaines années. Les enjeux qu'ils avaient, les architectes et ingénieurs, dans le but de planifier la réfection du Globe était assez élevé parce qu'ils devaient démonter tout le claustra extérieur, changer les arcs et pour ça réaliser à l'intérieur du globe une gigantesque tour d'échafaudage pour reprendre l'énorme charge que constitue le poids de la couronne et des arcs intérieurs. L'objectif était clair : faire des travaux de pérennisation pour le rendre durable pour quarante ans et ce n'est que justice parce que c'est quand même l'emblème national du développement durable et c'est cela qu'il incarnait à l'expo 02.

Claude Ethenoz, chef de projets chez Charpente Concept, rappelle que ce chantier a demandé d'avoir beaucoup d'expérience au sujet de la technique actuelle du bois. Il a fallu créer une poussée de 470 tonnes pour pouvoir soulever la structure de 65 mm et qui a permis de dégager les arcs pour les positionner.

Carlo Wyss, directeur des accélérateurs du Conseil européen pour la recherche nucléaire a toujours voulu allier la connaissance scientifique et le développement durable dans le but de faire circuler l'idée que sans connaissance scientifique, on ne peut pas réellement affronter les problématiques de notre futur et de notre société, tellement compliquée et interconnectée.

Carlo Wyss poursuit en ajoutant qu'il s'était rendu à Neuchâtel et que le Globe l'avait énormément marqué et plu. A cette période il était à la recherche d'un lieu qui puisse devenir un symbole pour le site du Conseil européen pour la recherche nucléaire. Il a monté le dossier de candidature du Conseil européen pour la recherche nucléaire. Finalement c'est Pascal Couchepin qui a donné le Globe de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire sur le 50eme anniversaire du Conseil européen pour la recherche nucléaire. Aujourd'hui que tout est terminé c'est pour Monsieur Wyss une très grande joie qu'il ait été possible de le rénover avec énormément de connaissances et de savoir-faire et de la rendre durable pour les prochains 50 ans à venir.
Frédéric Magnin, responsable génie civil et bâtiment du laboratoire européen pour la physique des particules, livre son témoignage sur son expérience :

"Les moments les plus intenses durant cette expérience ont probablement été lorsqu'on a pu veriner la masse du vortex, lui appliquer cette poussée verticale pour être capable de commencer le démontage des arcs. Un autre moment qui a aussi été vraiment fort était le début de la production des arcs qui sont tout de même ces éléments essentiels à la tenue et à la résistance du globe. Cela a été une formidable aventure, un projet collectif superbe. "
Le Globe est désormais le siège d'une exposition permanente (Univers de particules) et une multitude d'événements disponibles au public.

Visionnez le sujet réalisé par la RTS avec les interviews de Thomas Büchi et Hervé Dessimoz.