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Cycle Orson Welles sur TCM cinéma en mai 2015

  • Cycle Orson Welles sur TCM cinéma en mai 2015
  • Diffusion des œuvres de Orson Welles restaurées en HD, documentaires et courts-métrages inédits
  • Exclusivité du documentaire "This is Orson Welles" le 21 mai
  • Rétrospective de la carrière mouvementée et des chefs-d'œuvre de Orson Welles

Cycle Orson Welles sur TCM cinéma en mai 2015

Orson Welles né le 6 mai 1915, mort en 1985, aurait eu 100 ans aujourd’hui ! Belle occasion pour TCM cinéma (le meilleur du cinéma américain sur Canalsat) de rendre hommage au cinéaste de génie, en proposant, durant un mois, tous les jeudis à partir du 7 mai 2015, un « Cycle Orson Welles ». On pourra voir ou revoir l’intégralité de son œuvre cinématographique, longs-métrages restaurés en HD, une série de 6 documentaires écrite et réalisée pour la télévision britannique en 1955, sur le principe du carnet de voyage, « Around the world with Orson Welles » ainsi que des courts- métrages inédits.

Cycle Orson Welles sur TCM cinéma en mai 2015 #2

Le jeudi 21 mai sera diffusé en exclusivité un documentaire coproduit par TCM cinéma et Wichita films « This is Orson Welles », document exceptionnel sur celui qui a marqué à jamais l’histoire du cinéma. Julia et Clara Kuperberg, les réalisatrices, ont pris comme fil conducteur de leur document, une interview peu connue d’Orson Welles, tournée pour la BBC. L’approche est passionnante, l’homme est vieillissant, tragique et poignant, avec cette lueur désabusée et malicieuse dans le regard. Extraits de films, images d’archives, admirateurs se succèdent. Martin Scorsese avoue : « J’ai découvert le métier de réalisateur en regardant Citizen Kane », sa fille Chris Welles en parle avec émotion et nous rapporte les mots prophétiques d’un homme amer mais conscient de son génie  « Il m’adoreront quand je serai mort ». A ne pas rater la fin jouissive de ce beau documentaire, qui met en scène Henry Jaglom, jeune réalisateur fasciné et dominé par le Maître !

Tout commence en octobre 1938 à la radio, Orson Welles déclenche une panique générale en annonçant l’invasion des Etats-Unis par des martiens. Ce canular lui ouvrira les portes d’Hollywood où il signe le plus gros contrat de l’époque avec RKO. En 1941, à 26 ans seulement, il réalise son 1er film « Citizen Kane », chef-d’œuvre consacré au Panthéon des cinéphiles. Précoce, surdoué, autodidacte, Orson Welles invente un nouveau cinéma qui déroute, construction narrative en flash-back, contre-plongées, profondeur de champ, la critique l’encense, le public ne suit pas et Hollywood le boudera. Effet immédiat, son second film, « La splendeur des Amberson » sera amputé de 43 minutes, jamais retrouvées, la RKO tournera une autre fin, au grand dam du réalisateur.

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Suivront « Le Criminel » (1946), premier film à montrer des camps de concentration, « La Dame de Shangaï » (1947), qui reçoit un accueil peu enthousiaste, on lui reproche d’avoir transformé la belle et rousse Rita Hayworth en blonde platine, nous, nous souvenons de cette extraordinaire séquence finale de miroirs brisés à l’infini, le tournage de « Macbeth » (1948), le ruine définitivement. Poursuivi par le fisc, suspecté d’activités anti-américaines, rejeté par les producteurs, il s’exile en Europe  (1949-1956), pour y gagner sa vie en temps qu’acteur.

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Il fera alors, des années durant, des allers-retours entre l’Europe et les Etats-Unis, tribut de son indépendance, de sa liberté, irrémédiablement enlisé dans des difficultés financières. Parcours chaotique immortalisé néanmoins par quelques chefs-d’œuvre : « Othello » (1952) qu’il mit 4 ans à tourner entre Venise, Rome, Pérouse et Essaouira, « Dossier secret ou M Arkadin » (1955), « La soif du mal » (1958) qui lui ferma définitivement les portes d’Hollywood. Ironie de la vie, c'est le film de Carol Reed, « Le troisième homme » sorti en 1949, où il tient un second rôle qui le fera connaître du « grand public », ce qui évidemment, l’agaçait prodigieusement. Après « Le procès » (1960), il s’attaquera à « Falstaff » (1964), sa plus grande réussite selon lui peut-être s’identifiait-il à ce personnage truculent, bouffon plein d’esprit, épicurien, sombre et ambigu, mais sympathique au final.

En 1975, il réalise avec François Reichenbach un curieux documentaire sur le cinéma, art de l’illusion par excellence, il en démonte, avec délectation, toutes les astuces et les faux semblants, vêtu d'une cape et d'un chapeau de prestidigitateur : « F for fake / Vérités et mensonges ». Un film sur l'imposture dans l'art.
Il ébauchera plusieurs films jusqu'à la fin de sa vie, restés inachevés, faute d'argent, invariablement.

Tout a été dit et écrit sur Orson Welles, le cinéaste visionnaire et indépendant, l’homme de théâtre, le romancier, le scénariste, l’homme d’action. N'oublions pas qu’il a été un acteur et un narrateur de talent dans plus de cent films, les siens où il est toujours présent et ceux d’autres réalisateurs. Dans la mesure où elle fut surtout "alimentaire", il dénigrait cette part pourtant importante de sa vie à l'écran, préférant valoriser son travail de réalisateur. Il est vrai qu'il n’aimait pas son image (on comprend mal en regardant ses premiers films ! ), il s'est d'ailleurs le plus souvent grimé, dissimulé sous des faux nez, des postiches, sous un véritable camouflage. Avec le temps cet épicurien, grand amateur de cigares, de bonne chère a fini par ressembler au personnage shakespearien qu’il affectionnait tant, Falstaff, métamorphose émouvante, pied de nez sublime  !

Cycle Orson Welles sur TCM cinéma en mai 2015 #5

La programmation de TCM cinéma est exhaustive, les cinéphiles vont revoir ce qu’ils ont adoré, redécouvriront peut-être un film oublié, vont s’immerger dans cette œuvre diverse et dense avec délectation.  Quant aux autres, ceux qui ne connaissent pas encore tous ces trésors en noir et blanc, on les envie, ils vont découvrir un univers tout entier … et la magie opérera, à n’en point douter.

Pour en savoir plus :
http://www.canalsat.fr/

Détail de la programmation:
tcmcinema.fr/programme/orson-welles