Face au béton et au contreplaqué, le bois continue d’afficher une croissance que l’on pourrait qualifier d’insolente, que ce soit en Europe ou en Amérique de Nord. Malgré un ralentissement en 2012 du fait de la contraction économique, le nombre de mises en chantier de maisons individuelles est resté globalement haut, avec une progression de 11% annuellement sur les dernières années (et ce tous types de construction confondus : ossature bois pour 75% des constructions, 12% pour le système poteaux-poutres, 5% pour le bois massif empilé). Mais au-delà du simple aspect écologique, la question que l’on peut se poser est : qu'est-ce qui peut expliquer un tel succès et un tel engouement?
Dans les faits, la décision de construire une maison en bois peut s’avérer un choix judicieux à tout point de vue, même économique.
En effet, la construction d’une maison en bois permet souvent de faire appel aux principes de la construction modulaire et « clé en main » en provenance des pays nordiques, avec la découpe et l’assemblage des différentes pièces de l’ossature en usine, ce qui permet de n’avoir qu’à effectuer le montage sur le chantier. C’est plus rapide et de plus moins cher. En effet, le fait de pouvoir usiner en amont en usine permet de mettre en place des économies d’échelles conséquentes qui permettent une baisse drastique du coût de la construction.
L’économie provient également de la facture énergétique. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, le bois massif possède des qualités d’échange énergétique bien supérieures à celles de matériaux plus modernes : il fait moins chaud en été, et plus en hiver, avec une meilleure circulation de l’air. Le besoin en chauffage est donc bien moindre, évidemment. C’est le concept de la maison bioclimatique, limitant et optimisant les échanges d’énergie entre l’extérieur et l’intérieur de la maison. Et dans ce domaine, le bois reste roi.
Faire le choix du bois permet aussi d’anticiper les futures pénalités d’impôts ou autres taxes qui ne manqueront pas d’apparaitre après la mise en place de réglementation thermique beaucoup plus drastique, notamment en Europe (avec la fameuse RT 2012) : hors, de tels niveaux de consommation ne pourront être atteignables que grâce à des maisons passives. Et dans ce domaine, c’est le bois qui reste le matériau le plus rentable.
Enfin, la présence de forêts dédiées à la construction permet souvent de se fournir en bois de manière locale. Ce qui permet également de faire diminuer le coût de transport. Tout en travaillant sur des labels certifiés comme le FSC.