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Réforme des rythmes scolaires : petit bilan


La réforme des rythmes scolaires a fait l’objet de beaucoup de débats ces derniers mois. Mais cet engouement a baissé une année après sa généralisation et à la rentrée. Certains enseignants et parents pensent que cette réforme leur a été imposée par les autorités. A l’heure du bilan, les avis sont partagés avec cette réforme qui ne s’applique pas toujours pas à toute la France. La stabilisation de cette réforme des rythmes scolaires reste aussi en suspens. Focus.

Un bilan mitigé

Les nombreux acteurs émettent des réserves, quant à l’efficacité de la réforme des rythmes scolaires. De grandes évolutions n’ont pas été notées dans la réorganisation du temps scolaire à l’école, au collège et au lycée. Le seul changement noté concerne l’anticipation des vacances de printemps durant l’année scolaire 2015-2016. Près de 20 000 villes sont en retard sur la réforme, seulement 4 000 ont adopté ce dispositif légal en 2013 et 86 % appliquent le décret Peillon contre 14 % optent pour le « décret Hamon ». Selon le communiqué de la Rue de Grenelle, la semaine de 4 jours et demi est bien adoptée comme la norme, qui stipule un retour à l’école le mercredi matin. 6 % des villes ont changé leur emploi du temps, Marseille fait partie de ce lot.

Des failles dans l’adoption de la réforme

Cette réforme accuse un peu de retard dans sa mise en place effective dans toute la France. La rentrée 2015-2016 se distingue particulièrement l’annulation de la gratuité, qui se traduit par l'augmentation du coût des activités périscolaires pour les parents démunis. Dans certaines communes, ils financent eux-mêmes les activités de leurs enfants. A cela s’ajoute le déficit d’enseignement, qui constitue un sérieux problème.

Il serait possible de rattraper la demi-journée supprimée par la restauration d’heures, mais au lieu de cela des animations coûteuses sont mises en place. Tout ce lot de soucis et d’inconvénients font que les parents, pour ce bilan, ont une mauvaise perception de la réforme. L’incitation à l’effort se pose avec cette réforme, qui ne parvient toujours pas à séduire les acteurs de l’éducation.

Des efforts à redoubler

A côté de ces appréciations mitigées du bilan, les chiffres confirment l’implantation de la réforme des rythmes scolaires. Le rapport du comité de suivi révèle le développement des accueils de loisirs sans hébergement avec la participation de la majorité des communes. Mais elle recommande le renforcement du pilotage pédagogique de la réforme, qui présente quelques failles. Le manque de communication observée sur la mise en place de la réforme se fait ressentir sur le bilan.

Une plus grande attention doit être donnée à l’avis des parents et des intervenants directs, qui savent mieux que quiconque les difficultés engendrées par la réforme sur le terrain. L’aménagement du calendrier scolaire a un impact significatif sur les résultats scolaires et la question de la discrimination sociale revient souvent dans l’appréciation de ce bilan. Car certaines inégalités persistent toujours malgré les nombreux efforts consentis par les acteurs.

En effet il devient de plus en plus urgent de trouver un consensus pour mieux impliquer davantage les professionnels de l’éducation, qui ont du mal à faire appliquer certaines décisions initiées par cette réforme à cause d’un budget insuffisant. Sans les moyens nécessaires, réaliser les objectifs de cette réforme peut être assez difficile. Cela risque d’engendrer d’autres bilans controversés dans les prochaines rentrées.