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Déjà stars, 400 portraits inédits de stars par Marcel Thomas

  • 400 portraits inédits de stars par Marcel Thomas exposés à Paris
  • Un photographe prolifique peu connu du grand public, passionné par les célébrités avant leur consécration
  • Mise en scène subtilement évocatrice entre ombre et lumière
  • Etoiles partout : regards variés et naturels capturés par le photographe avec délicatesse et émotion

Le Centre culturel du CROUS de Paris, accueille du 23 février au 23 mai 2015  une exposition originale : « Déjà stars », 400  photographies inédites de personnalités françaises et internationales, acteurs, chanteurs, écrivains, cinéastes, prises par Marcel Thomas, entre 1947 et 1990.

Déjà stars, 400 portraits inédits de stars par Marcel Thomas

Un photographe prolifique, inconnu du  public

Marcel Thomas (1909-2000) mort dans l’anonymat, n’est pas un photographe professionnel, il a exercé plusieurs métiers, mais sa vie a été consacrée toute entière à sa passion : photographier des célébrités et surtout de jeunes artistes avant leur consécration. Toutes ses photos ont été prises à Paris, le plus souvent devant les palaces parisiens ou des salles de spectacle, avec l’aide d'amis, portiers et voituriers. Il a ainsi accumulé près de 30 000 clichés, dont beaucoup ne sont pas encore développés, que Gérard Gagnepain, son légataire universel, s’efforce de protéger et de faire découvrir.

Si certains ont vu en lui le premier paparazzo, il est très différent des paparazzi que nous connaissons aujourd’hui, Marcel Thomas n’a en effet jamais tiré profit de ses photos qu’il prenait avec autorisation. Pas de photos « volées » et on s'en aperçoit dans chacun des portraits, naturels et spontanés, exposés aujourd’hui.

Une scénographie entre ombre et lumière

Mathieu Beurois, responsable du Service Culturel du Crous de Paris, a souhaité que cette exposition  ne soit pas seulement réservée aux étudiants mais aussi à un public plus vaste, volonté d’offrir à tous, dans ce lieu germanopratin, une collection jamais vue auparavant et de très haute qualité. Il en a confié la mise en scène à la scénographe Auregan qui a conçu un parcours subtilement évocateur, entre ombre et lumière, jeu métaphorique, en reconstituant une salle de cinéma, un club de jazz, une loge d’artiste, des galeries de portraits, un bar des années 50-60 haut en couleurs, qui contraste avec le noir et blanc qui règne partout ailleurs. Auregan a su tirer parti de l’espace avec maestria, les panneaux de l’imposante verrière recouverts de photos en grand format sur pellicule transparente, laissent passer la lumière et donnent à l’ensemble une ampleur dans l’accumulation, tout à fait surprenante.

Des étoiles, partout

Ce qui frappe d’emblée dans cette exposition, ce sont les regards, des centaines de regards, tendres, juvéniles, rieurs, jamais arrogants, parfois perdus, rêveurs ou mélancoliques, heureux, étonnés, gênés, mutins, les adjectifs manquent pour les décrire dans leur variété. Si la plupart des portraits sont vite identifiés, certains préservent leur mystère, un moment, « C’est elle ? Non... Mais oui c’est elle », on finit par mettre un nom sur ces visages à peine sortis de l’adolescence. On est fascinés, médusés au sens propre. Ils sont tous beaux, c’est une évidence, vrais, sans « retouches » ! Le photographe les caresse avec la délicatesse de l’artiste amoureux de « ses » modèles. La qualité du noir et blanc, incomparable, ajoute à l’émotion que l’on ressent tout au long du parcours.

On aimerait les citer tous, ils sont trop nombreux, alors quelques-uns seulement, John Travolta, Sigouney Waver, Dustin Hoffman, Bourvil, Elvis Presley, Johnny Hallyday, flamboyant, Mikey Rourke, celui de "Rusty James", pas le boxeur défiguré par la  chirurgie esthétique, Gérard Depardieu magnifique, les yeux pleins d’une douce tristesse, Natahalie Baye rondelette, Mylène Framer enfantine, Jean-Paul Belmondo au temps d’ "A bout de souffle", Jodie Foster, Laurent Voulzy curieusement vêtu, Isabelle Adjani adolescente gênée dans ses fourrures, Sylvester Stallone, Merryl Streep et la radieuse Mylène Demongeot, marraine de l'événement.Déjà stars, 400 portraits inédits de stars par Marcel Thomas #2

Mise en abyme

La réussite de cette exposition, en plus de la qualité et de l'originalité du sujet, réside dans une mise en abyme qui fonctionne, que l’on soit jeune ou moins jeune. Le visiteur de vingt ans va associer un visage à un nom qu’il connaît vaguement, Nino ferrer, Annie Girardot, Serge Reggiani, aura-t-il envie d’en savoir plus ? C’est un des paris de l’exposition. Il découvrira les traits juvéniles des Redford, Depardieu, Deneuve, Pacino, Stallone, à son âge, des traits pas encore modelés, marqués par le succès, la gloire et la notoriété. Quant aux plus âgés, ils retrouveront leurs idoles, celles de leurs vingt ans, les leurs, ils retraceront le chemin jalonné des films, des musiques, des spectacles qui leur sont attachés. Chacun regarde, se projette, découvre ou se souvient, parcours plein de surprises, jouissif devant l'œuvre prémonitoire d’un photographe de grand talent auquel il convenait de rendre hommage.

Une belle exposition à voir... et même à revoir.

Informations pratiques :
Déjà Stars, les clichés de Marcel Thomas
Du 23 février au 23 mars 2015
Centre Culturel du CROUS,12 Rue Abbaye, 75006 Paris
13h-17h du lundi au vendredi, 10h-18h le samedi
Tarifs : 1€ symbolique, gratuit pour les étudiants