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Critique les saisons (2016) film de jacques perrin et jacques cluzaud

  • Nature sauvage et cycles saisonniers
  • Technique d'imprégnation pour des images authentiques
  • Message écologique de préservation de la nature

Le film commence par une somptueuse fresque pariétale vivante, un troupeau de bisons ou d’aurochs se déplace dans un paysage glacé. Un réchauffement brutal met fin à un hiver qui durait depuis 80 000 ans. Le cycle des saisons s’installe, une forêt luxuriante s’étend sur le continent européen, faune et flore se métamorphosent. Une longue histoire commence, les animaux sauvages et un nouveau venu, l’homme, vont désormais se côtoyer, pour le meilleur et pour le pire …

Critique les saisons (2016) film de jacques perrin et jacques cluzaud

Jacques Perrin et Jacques Cluzaud nous offrent, après "Le peuple migrateur" et "Océans", un spectacle magnifique qui nous place au cœur de la nature, au plus près des animaux les plus redoutables ou les plus charmants, captés, cette fois, de leur point de vue  !

Critique les saisons (2016) film de jacques perrin et jacques cluzaud #2

Nous voyageons dans l’espace, dans 15 régions françaises et 7 autres pays d’Europe et le temps, de l’ère Glaciaire à nos jours, au fil d’un scénario où l’image et les sons, sons naturels et musique de Bruno Coulais, se suffisent à eux-mêmes, à peine commentés par la voix de Jacques Perrin.

Un travail technique si discret...

Les images sont magnifiques, les couleurs et la lumière sont d’une grande authenticité, quant à la technique elle est tellement discrète qu’on l’oublie… pourtant on assiste à d’incroyables prouesses.
La technique de l’imprégnation notamment, qui permet à l’animal de vivre sa vie sans crainte, en ignorant l’équipe des cinéastes. L’imprégnateur vit aux côtés de l’animal dès sa naissance et associe sa présence aux moments de plaisir, instaurant une relation de confiance quasi fusionnelle. On comprend dès lors que le tournage ait duré 2 ans !  L’objectif de cette démarche : s’approcher de l’animal pour le saisir en totale liberté et placer le spectateur en situation de proximité immédiate avec la nature sauvage, en empathie avec elle.

En immersion totale, on rentre dans un terrier, on chasse avec les loups, on partage le repas des lynx, on galope avec une horde de chevaux, on vole avec le lucane cerf-volant ou les oiseaux migrateurs, on apprend à battre des ailes avec l'oisillon et on tombe du nid comme lui, c'est drôle !  Chaque séquence est époustouflante, magique.

Le film oscille entre documentaire et fiction avec un naturel qui doit sa force à la rigueur et à la fluidité d’un montage, dont on imagine toute la difficulté à s’élaborer.

Critique les saisons (2016) film de jacques perrin et jacques cluzaud #3

Un film écologique

L’homme est un prédateur, le plus dangereux de tous  ! Depuis deux siècles il exploite la nature à outrance et impose sa domination à son seul profit. Tout cela nous est bien montré dans la dernière partie du film.

La réalité est tangible, les abeilles meurent, les forêts s’épuisent, les arbres pourrissent, les animaux sauvages se raréfient, les moins sauvages aussi, escargots, grenouilles, oiseaux des villes. Pesticides et autres produits chimiques perturbent gravement l’écosystème.

On ne peut s’empêcher de penser au film de Richard Fleischer "Soleil vert " tourné en 1973 et à cette scène où Edward G. Robinson, mourant, regarde bouleversé, sur un écran géant, la nature dans sa plus simple réalité, la nature d’avant l’apocalypse écologique, cette nature sauvage qui heureusement existe toujours en 2016 et que Jacques Perrin et Jacques Cluzaud ont si bien filmé pour nous.

Rien n'est perdu, nous disent-ils, sans lourdeur ni catastrophisme anxiogène, d'ailleurs les forêts européennes s’étendent à nouveau depuis quelques décennies et des espèces qu’ont croyait disparues se réapproprient les lieux, mais à l’inverse, les forêts tropicales d’Amérique du Sud sont victimes d’une déforestation massive et dangereuse.
Simple message de sagesse et d'espoir, porté par l’émouvant et somptueux spectacle d’une nature qu’on se doit de protéger … pour nous protéger nous-mêmes.
Soyons vigilants et actifs et allons voir et revoir Les saisons !

Critique les saisons (2016) film de jacques perrin et jacques cluzaud #4

Des livres pour enfants et adultes, un jeu et une application mobile, Morphosis, accompagnent et complètent le film.
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