Le 23 mai, le président de la République, Emmanuel Macron, va recevoir, lors d'une réunion intitulée « Tech For Good » une cinquantaine de dirigeants de l'univers des technologies pour discuter des récentes mesures de l'Europe sur la protection des données et de l'avenir des technologies et de leur développement.
Des grands noms de la technologie
Parmi les personnalités attendues à cette réunion, certaines le sont plus que d'autres. C'est le cas de Satya Nadella, PDG de Microsoft, Dara Khosrowshahi, PDG d'Uber, ou encore Young K Sohn, président du conglomérat coréen Samsung, et surtout, Mark Zuckerberg, le célèbre patron du plus grand réseau social de la planète, Facebook.
Alors que Mark Zuckerberg et toute l'entreprise qu'il dirige sont dans la tourmente après le scandale de Cambridge Analytica (une entreprise qui aurait eu accès aux données personnelles de 87 millions d'utilisateurs et les aurait utilisées pour soutenir la campagne de Donald Trump), il est attendu de pied ferme par Macron. L'Élysée a déclaré que la conversation serait rude et les questions franches concernant la sécurité des données personnelles du public européen.
Répondre aux questions que posent la technologie
Cette réunion aura lieu deux jours avant l'entrée en vigueur du RGPD (Réglement Général sur la Protection des Données) en Europe et ce n'est pas un hasard. En effet, les technologies et leurs évolutions posent de plus en plus de questions sur le respect de la vie privée. Par ailleurs, l'apparition récente de matériel domotique pour rendre votre maison connectée et intelligente dans notre quotidien rend la question plus que jamais d'actualité.
L'Élysée souhaitera donc sans doute s'entretenir sur ces sujets avec Mark Zuckerberg que le président rencontrera en personne et en privé. Cependant, cette réunion sera aussi, sans aucun doute, l'occasion pour la France de renouveler son opération séduction auprès de ces nombreux investisseurs potentiels. Une position paradoxale donc, qui risque de faire perdre aux remontrances élyséennes un peu de leur sérieux.
La question de l'évasion fiscale
Autre point sensible et important que le pouvoir exécutif a promis d'aborder avec ce parterre de représentants de la Silicon Valley, celui de l'évasion fiscale. Effectivement, presque toutes ces entreprises des nouvelles technologies sont des spécialistes de l'optimisation fiscale et payent très peu, voire pas du tout, d'impôts en France.
L'opinion publique française est très défavorable à l'égard de ces comportements et, même si cela n'entraîne aucune baisse des ventes chez Apple ou Microsoft, ce sujet semble préoccuper de nombreux citoyens français et européens.
Les attentes sont donc nombreuses pour cette réunion exceptionnelle et il ne fait aucun doute qu'elle sera attentivement scrutée par les médias à travers toute l'Europe. D'ailleurs, Mark Zuckerberg sera attendu quelques jours plus tard au parlement européen où il sera auditionné sur les conditions de sécurité de Facebook.
- Macron reçoit les patrons de la Silicon Valley
- Des grands noms de la technologie présents
- Répondre aux questions sur la technologie et la protection des données
- Discussion sur l'évasion fiscale des entreprises de la Silicon Valley en France